Cinq choses à savoir sur le club de foot de Clermont, en passe d’accéder à la Ligue 1 – Edition du soir Ouest-France – 14/05/2021

Ce samedi, en plus d’un scénario incroyable, Clermont Foot 63 atteindra la Ligue 1 pour la première fois de son histoire. Découvrez cinq choses à savoir sur ce club modéré mais ambitieux.

Contrairement à d’autres grands clubs de football, Clermont (Puy-de-Dôme) n’a jamais fait d’histoires dans l’antichambre de Ligue 1.

Actuellement deuxième de Ligue 2, les Clermontois ont un pied et quatre orteils en Ligue 1. Un seul scénario incroyable pourrait les empêcher de rejoindre l’élite du football français samedi. Et le voilà: le Stade Malherbe de Caen, 18e et bombardier, doit s’imposer 4-0 contre Clermont, meilleure défense de Ligue 2 (23 buts marqués) et, dans le même temps, Toulouse, 3e, doit gagner par le même score à Dunkerque, 17 ans et jouant pour la survie dans la division.

Rocambolesque, on vous l’a dit … D’ici là découvrez cinq choses à savoir sur ce club.

Ce samedi soir, Clermont Foot 63 s’apprête à vivre une nuit historique pleine d’émotions. En danger? Première montée en Ligue 1 pour le club auvergnat. Et pour les fans de Ligue 2, cet ajout sera tout sauf une surprise.

Le club fait partie de la division depuis 2007-2008, quatorze saisons. Et le Clermontois a terminé dans le Top 10 à sept reprises. Rare proéminence dans cette division homogène.

Clermont a battu Guingamp (5-0) le 2 mars. (Photo: Thierry Creux / Ouest-France)

«Ils forment une équipe de Ligue 2 bien gérée depuis des années. Et ce, même si elle n’a jamais eu trop de ressources. Le club n’a jamais eu peur de sa recherche d’entretien, explique Laurent Calmut, journaliste sportif pour le quotidien La Montagne. L’année dernière, avant que la pandémie ne mette fin au championnat, ils étaient cinquièmes et pensaient pouvoir revenir dans la première paire [Lorient et Lens, respectivement quatre et trois points]. Ils ont initié une dynamique pour aller plus haut. L’été dernier, tout le club n’a pas parlé du début d’une nouvelle saison mais de la suite de la saison dernière. Et ça a marché! « 

2. Un jeune président qui possède trois clubs

Succès en partie dû à l’arrivée d’un nouveau président: Ahmed Schaefer. L’homme d’affaires suisse de 39 ans ressemble à son club: modéré mais ambitieux.

Il est président de Clermont depuis 2019, succédant à Claude Michy, à la barre du navire auvergnat depuis quatorze saisons. Et un rachat n’a pas effrayé le jeune président, adepte d’une «entreprise du sport». Originaire de Zurich, il a longtemps travaillé avec Sepp Blatter, ancien président de la FIFA.

Clermont Foot 63 rapporte que le conseil d’administration de la SASP, réuni le mercredi 13 mars 2019, a officiellement nommé M. Ahmet Schaefer en tant que nouveau président du club. pic.twitter.com/5YLyjm7KAx

En 2017, il voulait se rapprocher du milieu et le voilà à la tête de trois clubs, quatre ans plus tard: Clermont Foot, le SC Lustenau en Autriche et le FC Vendyssel FF au Danemark.

«Avec Claude Michy, le club a atteint une sorte de plafond de verre. L’arrivée d’Ahmed Schaefer avec celle de Pascal Gastien a fait un pas en avant, explique Laurent Calmut. Pour lui, Clermont Foot anime le réseau de clubs qu’il met en place. « 

«Il n’est pas ici pour faire de grandes affaires», ajoute-t-il. Il travaille sans créer de vagues, avec des idées claires, apportant de l’air frais. Avec ses trois conseillers, ils développent le club par petites étapes. Ils sont pragmatiques et ne gaspillent pas. Et surtout ils ont eu l’intelligence de laisser le terrain de sport à Pascal Gastien. « 

3. Premier et seul club qui fait confiance à une femme comme entraîneur-chef

Si le club ne faiblit pas, il a reçu la même attention lors de l’intersaison 2014, où Claude Michy avait une idée en tête: ce nom, pour la première fois dans l’histoire du football. French, une femme en tant qu’entraîneur-chef de l’équipe masculine au bâton. C’est probablement la Portugaise Helena Costa qui a finalement changé d’avis. Et finalement Corinne Deacon a été nommée à sa place.

« A l’époque Claude Michy ne faisait pas ça pour attirer la lumière, il l’a fait parce qu’il y croyait et il avait raison », ajoute Laurent Calmut. Les résultats étaient plutôt bons même si Corinne devait trouver sa place et être respectée dans cet environnement. Ce qui au début n’était pas forcément évident. Au final, le club lui doit sa gratitude, car c’est elle qui a fait en sorte que Pascal Gastien soit nommé directeur du centre de formation en 2016. « 

Corinne Deacon a entraîné Clermont pendant trois saisons. (Photo: Stéphane Mahé / Reuters)

Son passage à Clermont lui a permis de se faire débaucher pour prendre les rênes de l’équipe de France féminine en 2017. «Quand elle est partie, elle a annoncé au président qu’il n’avait pas besoin de chercher très loin pour trouver son successeur soufflant le nom de Pascal. Gastien », Explique Laurent Calmut.

À ce jour, Clermont est le seul club à avoir fait confiance à une femme comme entraîneur-chef.

4. Un stade atypique, pas aux normes de la Ligue 1

Le stade Gabriel-Montpied est un rond-point, comme on aime le voir sur les terrains de Ligue 2. Stade atypique avec une très grande tribune d’une capacité de 8 000 places, deux tribunes latérales plus qu’exposées aux intempéries et très petites. siège public comme on en voit des milliers sur les terrains de football amateur.

Imaginez, un instant, les dirigeants des stars du PSG découvrant ce stade … « La métropole a continué à démarrer les travaux, voulant être sûre de son investissement [à 3 millions d’euros], confie Laurent Calmut. Cet été la pelouse , l’éclairage et le stand de presse, ajouteront un stand pour construire 13 000 places, des éléments de sécurité autour du stade seront également installés. « 

Clermont Foot en Ligue 1, c’est aussi Neymar à Montpied, un demi-stade, où le grand PSG de Raí était déjà tombé en 1997.

Nous lui montrerons à quoi ressemble le vrai football. pic.twitter.com/PEaLVLERQb

Pendant ce temps, Clermont Foot a trouvé une solution alternative: le mythique stade Saint-Étienne (Geoffroy-Guichard) pour les deux ou trois premiers matchs à domicile. Revenons ensuite à Gabriel-Montpied et, peut-être, quelques matchs festifs au stade Marcel-Michelin, une zone propre au club de rugby, et qui sera homologuée pour la Ligue 1.

5. Très bon club de tremplin pour les joueurs

Clermont n’est pas un grand club d’entraînement mais a le mérite d’être un très bon club de tremplin pour les joueurs expérimentés de Ligue 1 et même les équipes nationales.

Beaucoup d’entre eux ont joué avant ou après dans des clubs occidentaux. Il y a notamment Romain Saïss (2011-2013, passé par Angers en 2015-2016), l’ex-Rennais Romain Alessandrini (2010-2012) et Adrien Hunou (2014-2016), Mehdi Benatia (2008-2010, passé par Lorient le saison précédente), Bruno Grougi (2006-2009, légende du Stade Brestois où il a joué de 2009 à 2018), le Brestois Franck Honorat (passé de Clermont de 2017 à 2019) ou l’actuel Angevin Pierrick Capelle (2012-2015).

Romain Alessandrini, lors de la saison 2011-2012, ici avec Nicolas Bayod. (Photo: David Adémas / archives de Ouest-France)

D’autres ont profité de l’occasion présentée à Clermont pour (re) lancer leur carrière comme Gaëtan Laborde, prêté pour six mois en 2016 et qui fait les jours de gloire de Montpellier mais aussi Farid Boulaya (2015-2016), désormais à Metz.

«Plus récemment, c’est Grbic, qui est à Lorient et qui a terminé la saison dernière à Clermont avec 17 buts, souligne Laurent Calmut. C’est un club familial où l’on peut bien performer sans constamment sous pression. Dans l’effectif actuel, certains peuvent impressionner en Ligue 1. «L’avenir le dira.